mercredi 23 mai 2012

Arrêtes de refouler tout ça, exprimes !

Sentez-vous cette douleur au fond de la gorge dont aucune pastille n'arrive à bout ? Sentez-vous ce piquotement des yeux qui ne vous quitte pas malgré les colyres ? Sentez-vous ce serrement dans votre estomac dont vous n'arrivez pas à vous débarasser ?

Moi je les sens chaque jour, chaque nuit, chaque heure, chaque seconde. Quelque soit le temps, le lieu et l'humeur, elles ne me quittent jamais. Un geste, une parole, une histoire peuvent parfois amplifier ces souffrances. A peine enfouies, elles vous rappellent à l'ordre.
Elles vous rappellent ce que vous avez tenté de cacher aux autres, ce que vous vouliez oublier, ce que vous ne savez exprimer et qui vous coûte, chaque jour de votre vie.
Un sentiment refoulé, un chagrin non pleuré, autant de choses impalpables qui arrivent à vous remuer physiquement, même des années après le bout de votre histoire qui a décidé de vous laissé ces souvenirs grinçants.
Puis, un jour, l'une de ces douleurs nous fait souffrir plus que d'habitude. A ce moment précis, vous vous rendez compte que vous ne pleurez plus, que vous ne savez pas dire à votre famille et à vos amis que vous les aimez, que vous restez seul parce que vous ne laissez pas la porte ouverte.
Malgré cette prise de conscience, vous ne pouvez soulager votre corps et votre âme. Les visites chez l'acupuncteur et l'ostéopathe ne changent rien.

Finalement, le meilleur remède, le seul vrai remède, est la parole, l'écriture, le chant, le cri, bref l'expression. Personne n'a le droit de dire que vous avez tort d'éprouver ces sentiments refoulés. Mais il faut pouvoir s'en débarasser, faire le nécessaire pour avancer, pardonner afin de ne pas vivre une vie de souffrances.

Il est mieux de vivre que de survivre.

vendredi 18 mai 2012

Images de vie

Force est de constater qu'un film peut bouleverser; bouleverser des idées préconçues, des sentiments, des non-dits, une relation, son monde. Cela peut tout remettre en question si tant est que l'on écoute et regarde le film plutôt que de se contenter de l'entendre et de le voir. Tous ne font pas cet effet. Tous n'ont pas ce pouvoir singulier de toucher notre for intérieur.
Nous construisons nos vies sur notre soif de découverte, nos découvertes et, surtout, sur notre vécu, car il fait parti de l'apprentissage de la vie. Mais lorsque les cours ne sont pas complets, lorsque les leçons ne sont pas données, expliquées ou justes, il se crée un déséquilibre. On devient handicapé des sentiments. On ne sait pas recevoir ou bien, on le fait mal. On ne sait pas donner, ou bien seulement en partie, croyant se préserver, se protéger. On ne sait pas comment s'en sortir, même si on n'a qu'une seule vraie envie : vivre enfin heureux.
Mais pour cela, ce sont des marches et des marches à franchir. Tels des obstacles sur le parcours du combattant. Il arrive que certains obstacles s'avèrent finalement faciles à franchir, car le déclic nécessaire avait déjà eu lieu, dans d'autres circonstances : la volonté aide. Mais elle ne suffit pas dans tous les cas. Un handicap, c'est comme une bouée qu'on n'arrive pas à gonfler alors qu'on est dans l'eau, au milieu de nulle part. Si on ne sait pas nager, soit on coule tout de suite, soit on apprend par nécessité, par instinct de survie, par la volonté de vivre. Mais savoir nager ne suffit pas car à mettre toutes ses forces pour avancer et essayer de garder la tête au dessus de l'eau, afin de voir la terre lorsqu'un jour, on l'espère, elle apparaitra, on en oublie que l'épuisement approche, tapie, là, au fond des réserves d'espoir, attendant l'instant où les bouées seront indispensables, vitales. Et, lorsque l'on est handicapé, on veut de toutes les forces qui nous restent, gonfler ces bouées de la dernière chance, on veut vivre, mais, on ne sait pas comment faire. Dans le meilleur des cas, l'explication de texte ne nous a pas été apportée, dans le pire des cas nous n'avons même pas eu connaissance du manuel.

Tels des maçons, nous montons nos briques, les unes après les autres, pour se construire une vie heureuse. Tel est le plan de chacun. Certains ont besoin de beaucoup de briques pour être heureux, d'autres, une cabane sur de solides fondations leur suffira. C'est en cela que nous sommes tous égaux : nous aspirons tous à la paix et au bonheur. Mais nos histoires nous séparent. Certains, parce que la vie en a décidé ainsi, n'auront pas la chance d'avoir des fondations solides pour pouvoir avancer seuls et devront être accompagnés, aidés jusqu'à la fin de leurs jours. Et malgré ce coup du sort, certains arrivent à être simplement heureux. D'autres - par l'énergie qu'ils dépensent à vouloir sortir du noir sans jamais se débarasser de cette peur qui les empêche d'aller à cette petite lumière qui leur tend les bras - s'épuiseront et joueront avec le feu, consciemment ou non, fatalement ou non. Au bout du compte, la plupart d'entre nous faisons des choix, tout au long de notre vie qui nous servent à monter les murs, les cloisons. Une brique pour l'apprentissage de la marche, puis une autre pour la course, puis le vélo, puis le roller et le patin sans oublier la danse. Une brique pour la parole, une autre pour le chant, une autre pour le sifflement et l'autre pour le chuchotement et encore une autre pour les cris. Ainsi de suite, de pas en enjambées et d'enjambées en sauts. Il nous arrive de faire marche arrière, de régresser et de faire tomber une cloison à notre construction ; un autre choix qui nous a permis de prendre un peu l'air.
Mais, pour que cette construction soit solide, les fondations sont importantes, certes, mais le ciment, le mortier, la colle qui fait tenir toutes ces briques est essentielle. Cette colle, c'est ce que nous croyons au plus profond de nous, et qui vient parfois à fleur de peau. Ce sont nos sentiments, nos préjugés, nos non-dits, nos principes, tout ce qui fait notre personnalité et notre image. Plus cette colle est faite de sincérité, de respect et d'amour, moins elle s'effritera. Le temps est fait de doutes. Ces poisons disséminés le long du chemin peuvent altérer la colle, assombrir les briques. Ils sont pourtant nécessaires : tels des vaccins qui nous rendront plus forts. Ils nous servent à remplacer les briques de papier par des briques solides, si tant est que nous sachions réagir à ces films que nous prenons la peine d'écouter et de regarder, à ces livres qui nous parlent d'autres voies, à ces amis qui croisent notre chemin.

jeudi 11 août 2011

Ras le bol

Il arrive parfois que le corps exprime tout haut ce que l'on pense tout bas, ce que l'on enfouit en soi. On pense qu'en mettant un mouchoir par dessus, ce sera du passé et on pourra passer à la suite. C'est faux. C'est le corps qui supporte le poids de cet enfouissement. Vient toujours un moment où seule l'action peut désamorcer la bombe.
D'ailleurs, il y en a à revendre des expressions populaires qui désignent ce phénomène.
Rouge de colère : cela voudrait-il dire que lorsque je rougis sans raison apparente c'est qu'une colère non exprimée, refoulée, veut faire surface car le tuba ne suffit plus ?
En avoir plein le dos : oui c'est mon cas. je ne suis pas à ma place. je vis la vie de quelqu'un d'autre. Certains diront que c'est par choix, moi je dirais juste que c'est par convention.
"- Pour vivre, tu dois avoir un logement.
- Ça c'est bon : j'ai un appart' qui ne me coute pas cher mais qui le vaut bien. Et je ne parle même pas de certains de mes voisins...
- Tu dois aussi avoir un boulot pour payer les factures et la nourriture.
- Ça c'est bon : j'ai un job qui me stresse, qui ne m’intéresse pas au plus haut point puisqu'il n'est ni gratifiant, ni stimulant.
- Tu dois aussi avoir des loisirs pour pouvoir t'échapper de ton quotidien afin de mieux le supporter.
- Ça c'est plus ou moins bon : je fais du sport quand mon corps me le permets, je lis quand j'ai le temps, que je ne suis pas trop crevée et que je n'ai pas de corvée à accomplir car personne ne le fera à ma place, j'écris aussi accessoirement mais ça c'est quand je suis inspirée c'est-à-dire quand j'arrive à vider ma tête des soucis du quotidien, des soucis de santé et des soucis du boulot, autant dire pas très souvent depuis quelques mois.
- Et enfin tu dois passer du temps avec ceux que tu aimes afin d'avoir une vie sociale, en dehors du boulot.
- Ça c'est fluctuent : quand ce n'est pas moi qui bouge ce sont mes amis, le temps que je passe au boulot, à accomplir mes corvées et à me reposer de mon boulot, c'est tout ce temps que je n'ai pas pour trouver la personne qui constituera mon renouveau. Lorsque je prends du temps pour voir ma famille, j'en ressors épuisée et peu souvent mieux moralement. Lorsque je prends du temps pour mes amis, je passe beaucoup de temps à écouter, à me changer les idées mais trop peu à me dévoiler pour construire un lien solide.
- Le tout, c'est de trouver l'équilibre entre la vie professionnelle et la privée.
- T'en as d'autres des clichés comme ça ? Parce que j'en ai un moi sur lequel je cracherais bien après l'avoir tellement piétiné que j'en aurais des trous dans les semelles : le travail c'est la santé. Dis ça à mon dos qui ne fait qu'exprimer toutes ces colères que je ne m'autorise pas à exprimer (par peur, par principe, par correction,...). Dis ça à mes voisins qui en profitent parce qu'à chaque fois que je pourrais aller les voir pour leur dire leurs quatre vérités, il est malheureusement trop tard pour que ce soit correct. Dis ça à ma conscience qui ne sait pas s'asseoir sur certains principes, ne serait que pour se défendre de temps en temps. Dis ça à des amis qui ne le sont plus juste parce qu'eux aussi, parfois, ils se retrouvent à survivre au lieu de vivre."

vendredi 21 janvier 2011

Seconde tentative...

Voici l'objet de ma seconde tentative dont le sujet est : La Peau.

D'une vie à l'autre

Je vais te raconter mon histoire, toi qui m'accompagne depuis si longtemps. Ma vie commence par une naissance. Mais pas n'importe laquelle : celle de mon porteur. Nous grandîmes ensemble, furent heureux ensemble. Puis vint la fin de notre histoire commune. Nos chemins se séparèrent tandis que nous ne faisions encore qu'apprendre à nous connaitre. Il avait pris soin de moi, d'un bout à l'autre de son existence, car il savait bien que là où j'avais mal, il avait mal.

Ma seconde maison, après l'enclos de la ferme, fut la ferme elle-même. J'y connu des jours heureux mais également beaucoup de jours difficiles. Maintes et maintes fois, je dus faire fi de ma fierté. Tel était le prix à payer pour avoir un toit au dessus de moi et pour ne pas finir aux oubliettes. Mon souvenir de cet abri est un gout de poussière, de semelles et je te dirais même, si je me le permettais, que les poules devraient apprendre à se soulager dehors, uniquement dehors. Ou tout au moins loin de moi. Enfin bon, voilà, la dure loi de la vie à la ferme. Cette part de vie se termina un jour, sans crier gare, par un temps de pluie. Je me souviens de ce jour surtout à cause de la boue, cette boue noire et collante. C'est ce jour là que je changeai de main, de maison. Je ne sais ce que représente ces morceaux de papiers de couleurs mais mon existence en fut changée à cause de ceux-ci (j'avoue que j'hésite encore entre le "à cause" et le "grâce à" et je passe de l'un à l'autre à chaque fois que je raconte mon histoire).

J’arrivai ainsi dans ma troisième maison. Intégré parmi d’autres, dans un silence religieux. Il arrivait parfois qu’une conversation comble le vide, mais je n’eu le droit d’y participer que le jour où mon nouveau propriétaire, recevant un hôte à deux pattes, nous présenta tous, y compris moi, avec un mot que je ne connaissais pas à l’époque : chasse. De ce jour, mes compagnons me firent l’honneur de pouvoir participer à leurs discussions. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours… Mon droit expira très vite ! En effet, le jour où je leur expliquai, sans savoir que je signais ainsi le début de ma nouvelle phase de solitude, que je venais d’une ferme, ils m’exclurent de leur club sans préavis. J’avoue que je mis quelques jours à comprendre que la ferme n’est pas du tout l’équivalent de la chasse. Ce n’est ni la même vie, ni la même mort. Ce qui me fit me rendre compte de mon erreur, c’est lorsque je m’aperçus (enfin !) que tous ceux qui partageaient cette pièce avec moi étaient… comment dire… partiels ! Tandis que moi, j’étais présent dans mon intégralité ! Je sais bien que c’est la beauté intérieure qui compte mais tout de même… l’aspect extérieur peut aussi donner des indications sur sa vie passée et sa provenance. Et là, c’était tout à fait flagrant… Lorsqu’on y prêtait attention. Bref, à force de devoir faire cavalier seul dans mes discussions philosophiques et mes recherches sur les origines de mes camarades, je finis par avoir l’impression de tourner en rond et mes couleurs finirent par se ternir, sans même que je m’en rende compte. Même la démonstration de mon maitre avec ses appeaux n’y fit apparemment rien. Ce n’est qu’au moment où mon propriétaire me badigeonna d’une espèce de crème ou je ne sais quoi, que je compris que mon apparence laissait vraiment à désirer. Malheureusement, son action n’arrangea rien, au contraire. Je finis par être, certes moins terne, mais également moins touffu, plus gras et, après quelques temps, plus poussiéreux. Ce n’est donc pas dans la joie et la bonne humeur que je vécu mes derniers mois dans cette demeure. Il y eu ensuite, encore une fois, un échange de morceaux de papier de couleur qui précéda mon nouveau départ.

J’avoue que ce départ me fut un peu plus pénible que le premier. En effet, on m’avait roulé pendant le voyage ! Mais je ne m’éterniserai pas sur cet aspect très désagréable. J’arrivai donc dans ma quatrième maison. Très belle propriété je dois dire. Mon séjour débuta par un nettoyage en bonne et due forme. Je me rappelle que cela me fit un bien fou ! J’eus l’impression de respirer à nouveau, de revivre. Je fus ensuite installé dans une pièce agréable, pleine de vie. J’avais toujours chaud et mes périodes de solitude restaient courtes. Mais tout n’était pas rose ! L’ambiance, l’environnement et les murs l’étaient mais à chaque demeure ses désavantages… Je n’étais effectivement pas souvent seul, ce qui m’évitait de déprimer ou de parler à moi même comme cela m’était déjà arrivé dans le passé. Mais la compagnie à laquelle j’avais droit était… comment dire… absolument pas tendre, voire brutale ! Entre les petites voitures, les ballons, les liquides nauséabonds (et je ne parlerai que des liquides), les griffures, les tirages de poils et j’en passe et des meilleurs… Ce ne fut pas une sinécure. Et j’oubliais le pire et le meilleur à la fois : l’espèce de plaque aspirante qui débarrasse effectivement de la poussière et des cochonneries, mais qui passe également beaucoup de temps à arracher les poils ! Et ca fait mal ! Je dois bien l’admettre, cela me donnait l’impression d’être au sommet d’une colline, en plein vent. Cela me renvoyait donc vers l’un de mes bons souvenirs de ma précédente vie. Mais au moins avant, on ne m’arrachait pas les poils ni ne me roulait dessus. Les premiers temps j’arrivais à faire fi de toutes ces maltraitances (le mot est fort, je le reconnais, mais il faut utiliser le bon terme sur ces agissements). Et lorsque, par la force des choses, je pris conscience que je vieillissais beaucoup plus vite que ce que j’aurais pu espérer (et je ne suis pourtant pas d’un naturel optimiste), je pris la décision de me rebeller. J’avais de faibles moyens mais on m’avait prouvé par le passé que si je ternissais, j’étais beaucoup moins entouré et apprécié. Ni une ni deux, sans hésitation aucune (en fait si, une toute petite. J’eus une pensée émue pour le traitement auquel j’avais eu droit la dernière fois. Mais j’effaçai cela d’une pichenaude car en comparaison avec ce que je vivais au quotidien, c’était une broutille), je décidai de tout faire pour ternir. Très vite j’appris qu’être motivé, avoir un but, donnait des couleurs. J’allais donc à contre courant de mon idée initiale. J’étais à la fois horrifié par mon échec cuisant et si rapide mais aussi émerveillé par cette découverte inattendue. En pleine euphorie, je me lançai même le défi d’être plus radieux de jour en jour pour essayer de retrouver mes couleurs d’origine. Ce nouveau but me fit même oublier les maltraitances, c’est dire. La progression fut rapide, au début. Puis le mouvement se ralentit au fur et à mesure que le temps faisait son office. Mais force était de constater qu’à force d’embellir, j’eus de moins en moins droit aux maltraitances. Cela voulait-il dire que les plus beaux étaient épargnés tandis que les plus laids payaient leur laideur ? Il m’arriva de penser que oui. Mais cette généralité me dérangea et je pris parti de penser que j’étais l’exception qui confirme la règle : c’était ainsi moralement moins lourd à porter. De ce jour, je fis des efforts constants pour rester beau et resplendissant afin d’avoir de la compagnie non brutale. J’eus même une fois l’honneur de voir les fesses nues de mon maitre et de sa femme de très très prés… Quel honneur… Même si cela fut fatiguant de fournir ces efforts salvateurs, je passai plusieurs années tranquilles. J’avais la paix ! Mais le sursis n’atteint pas la dizaine d’années. Des cris et des pleurs se firent de plus en plus fréquents. Finalement, je fus embarqué sans crier gare dans une nouvelle maison que mon maitre appela appartement.

C’est ainsi que j’arrivai ici, dans ma cinquième maison à ce jour. Je fus installé au coin du feu. Je passais mes journées seul. Les premiers temps, mon maitre me tint compagnie tous les soirs. Et au fur et à mesure, les soirées à deux s’espacèrent. Puis cela devint des soirées à trois. Lors de ces soirées, je vis un nombre incalculable de paire de fesses, en dehors de celle de mon maitre. Et un jour, mon maitre t’amena à moi. Il t’installa juste à coté de moi, toi mon double, toi ma peau d’amour. Et nous coulons depuis lors des jours heureux, près du feu, et sous le joug régulier d’amants. Comme quoi, on peut être une vieille peau et trouver l’amour.

samedi 1 janvier 2011

Voeux 2011

Bonne et belle
Année nouvelle !
Que 2011 vous soit profitable,
Tout en restant agréable !
Bonheur et Santé !
Que la vie sourit,
A tous mes amis,
Et au monde entier !


Bonne Année 2011 à toutes et tous ! ;)

lundi 8 novembre 2010

Des mots difficiles

Ce ne sont que quelques mots mais ils ont tellement de poids qu'ils peuvent être parfois difficiles à prononcer.
Lorsque l'on n'a pas eu l'habitude de les entendre et de les prononcer depuis le plus jeune âge, ce sont des mots qui deviennent précieux et rares. Au fil du temps, on espère qu'un jour on saura être capable de les dire mais aussi qu'on sera la personne à qui qqn les destine. Ces mots rares dans nos vies deviennent chers à notre cœur.
On apprend au fur et à mesure de sa vie quel poids ils peuvent avoir et dans quels cas ils peuvent être prononcés.
A force d'attendre on finit par se dire qu'on ne le mérite pas. Malgré tous ces efforts, malgré cette envie, ce besoin, on se résigne, on renonce presque : l'important c'est de vivre ou même de survivre après tout.
Puis vient le moment où on se les entend dire, ce moment tant attendu arrive ! Et là, on est impuissant, incapable de les recevoir, d'y faire face et d'y répondre. Et là, on espère que nos actes ont pu prouver que ce ne sont pas les sentiments qui sont absents mais que ce sont juste les mots qui n'arrivent pas à franchir cette barrière du son.
Ensuite on s'en veut. Ensuite on voudrait que ce moment soit arrivé à un autre moment. Et même si l'on sait que peu importe l'instant, on aurait aimé que cela se soit passé quand on aurait été prêt : prêt à recevoir et à répondre, prêt à les accepter et à les dire. Mais on sait parfaitement qu'être prêt ce n'est pas facile et ce n'est pas prévisible.
A ce jour, on me les a dit 8 fois. La dernière c'était il y a qqes jours. La première c'était il y a à peu près 6 ans. Seulement 3 personnes me l'ont dit (dont 5 fois, dont la dernière, de ma mère). Évidemment, en plus de ma mère, ce sont 2 personnes à qui je tiens énormément. Ce n'est pourtant qu'à cette huitième fois que j'ai su y répondre. Je n'ai pas su les dire à mon tour, j'ai su y répondre. J'ai encore beaucoup de chemin à parcourir. J'ai encore une grosse partie de ma carapace à enlever. J'ai passé tellement de temps à protéger mon cœur que j'ai parfois l'impression de donner trop l'image d'un cœur très bien caché derrière de solides fortifications.
Ceux qui me connaissent bien savent que pour moi, chaque mot à son importance, et qu'il est important à mes yeux que ce qui doit être exprimé le soit. Elles savent également que ce que je n'arrive pas forcément à dire, j'arrive parfois, au bout d'un certain temps, à l'écrire. Alors même si je suis en chemin sur la voie de la parole, je tenais à écrire... à vous 2 : moi aussi, je vous aime (j'espère que vous saurez vous reconnaitre LV et CD ;) sinon ca va me forcer à vous le dire ^^).
Et pour mes autres amies les plus proches, mais si, mais si, je vous aime aussi ;)

jeudi 5 août 2010

Fantôme

Elle était bel et bien là. Même pays, même région, même ville, même feu. Je l'ai bel et bien vue. Je suis passée inaperçue. Elle au pied du feu, moi le pied sur la pédale.
J'avais suivi ma route, une ombre à ma cheville. L'ombre d'un fantôme douloureux.
J'avais survécu aux assauts et survivais depuis malgré les blessures.
Puis vint les signes. Ils me conduisirent tous vers les souvenirs. Ils me conduisirent tous vers un choix nécessaire. Malgré les doutes, l'ombre fantomatique a laissé des traces.
Mais à ce feu, elle a été le signe ultime. Elle marque le début d'une nouvelle ère tandis qu'elle a marqué la fin d'une autre.
Tel un fantôme surgit de mon passé, elle a croisé ma route et ce fut un adieu.